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La banane, premier secteur
agricole |
La canne : peu de sucre,
beaucoup de rhum |
L'ananas : le soleil en boîte
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Autres fruits et légumes tropicaux
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Des fleurs, "made in Madinina"
Les productions végétales, dont les principales sont la banane, les légumes, la canne à sucre et l'ananas, représentent environ 90 % de la valeur de la production agricole.
La banane, premier secteur agricole
La banane, cultivée principalement dans le nord et le centre de la Martinique, est la première source de richesse agricole de l'île. Le secteur bananier assure environ la moitié de la valeur de la production agricole. La surface consacrée à cette culture a progressé entre les années quatre-vingts et le début des années 2000, mais régresse nettement. Elle est de 7 650 ha en 2005 (soit environ 27 % de la surface agricole utilisée). Parmi les 12 000 personnes qui travaillent dans les exploitations agricoles en 2005, 6 000, soit 50 %, sont employées dans les plantations de banane. Les exploitations sont regroupées en deux groupements de producteurs (Banamart et Banalliance).
La production, de l'ordre de 260 000 tonnes par an, varie d'une année à l'autre en fonction des conditions climatiques. Près de 90 % de la production de banane fruit (variété exportation) est exportée, essentiellement vers la métropole.
La part de marché de la banane antillaise (guadeloupéenne et martiniquaise) en métropole est de 42 %, mais en Europe, le marché n'est approvisionné qu'à hauteur de 8 % par les producteurs antillais. La concurrence y est très forte : en 2002, les producteurs implantés en Amérique centrale détiennent 63 % des parts de marché européennes, et ceux des pays ACP (Afrique) 18 %, ce qui ne laisse que 19 % de parts de marché aux producteurs européens. Celles-ci ne reviennent que pour moins de la moitié aux producteurs antillais, qui doivent les partager avec les autres producteurs européens.
Les prix de la banane sont faibles. En 2005, un kilo de banane rapporte au producteur environ 75 centimes d'euro. Les coûts d'exploitation en Martinique sont en revanche très élevés, notamment du fait du niveau des salaires et de la petite taille des exploitations. Les planteurs sont très endettés, et beaucoup d'entre eux seraient contraints de cesser leur activité si les aides financières ne leur étaient plus versées.
La canne : peu de sucre, beaucoup de rhum
La canne à sucre était à l'origine cultivée pour produire du sucre. L'industrie sucrière fait la fortune de l'île au cours du XVIIème siècle, mais commence a péricliter à la fin du XIXème siècle, du fait de la concurrence du sucre de betterave. Aujourd'hui, seule l'usine du Galion, à Trinité, est encore en activité. Elle a consommé en 2005 39 % des 213 000 tonnes de canne produites, et les a transformées en quelques 4 400 tonnes de sucre. Les trois quarts de la production sont écoulés sur le marché local. La production de l'usine ne suffit cependant pas à répondre à la moitié de la demande locale. La Martinique importe donc du sucre de betterave, essentiellement pour satisfaire les besoins des industries agroalimentaires.
Mais l'île produit aussi du rhum. C'est à la fabrication de cette eau-de-vie que sert le reste de la production de canne. Chaque année, un peu plus de 80 000 hectolitres (équivalent alcool pur) de rhum sortent des distilleries de l'île. La moitié de la production est exportée, et les Martiniquais, qui font de la sauvegarde de la canne un point d'honneur, en consomment près de 18 %, soutenant ainsi efficacement le secteur. Le rhum agricole, produit de qualité, est protégé par une AOC (appellation d'origine contrôlée) et représente plus de 80 % de la production. Mais l'avenir du rhum n'est pas pour autant assuré.
En 2005, seulement 13 % environ de la superficie agricole utilisée, soit 3 800 ha, sont cultivés en canne. Un peu moins de 370 planteurs (en 2002) sont installés en Martinique, surtout dans le centre et dans le sud de l'île. La canne emploie près de 1 600 personnes, soit 13 % des personnes travaillant dans les exploitations agricoles, et représente un peu moins de 5 % de la valeur de la production agricole. La sucrerie paie la canne au planteur un peu moins cher que les distilleries (60 € la tonne contre 65).
L'ananas (Zanana en créole) est cultivé depuis assez longtemps en Martinique. Dans le nord-est de l'île, des champs immenses d'ananas se succèdent. Une grosse centaine d'exploitations en cultivent, sur une superficie totale de 500 ha environ. En 2002, la Martinique a produit 18 000 tonnes d'ananas. Une grande partie de la production était mise en boîte dans les conserveries de l'île (principalement la SOCOMOR, qui achètait près de 70 % de la production), et exportée sous cette forme. Mais l'usine est désormais fermée et les producteurs tentent d'écouler la production sur le marché local, à prix cassé. L'ananas représente un peu moins de 3 % de la valeur de la production agricole martiniquaise. La culture de l'ananas ne fait pas non plus la fortune des agriculteurs : le planteur reçoit en moyenne 0,41 € par kilo. La concurrence est aujourd'hui très forte. Le secteur résiste grâce aux aides et à la garantie de débouchés qui lui ont été accordées. |
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Autres fruits et légumes tropicaux
Quelques cultures maraîchères ont été développées : par exemple, 2 700 tonnes de melons, cultivés sur 500 ha, ont été produites en 2002. L'île produit beaucoup d'autres fruits et légumes : melons, agrumes, cocos, mangues, fruits à pain, patates douces, ignames, bananes légumes, concombres, avocats, salades, tomates, etc. La production de légumes participe à hauteur de 25 % à la valeur de la production agricole. L'offre des producteurs martiniquais ne suffit pourtant pas à satisfaire la demande locale.
Des fleurs, « made in Madinina »
Madinina, « l'île aux fleurs », se devait de ne pas bouder l'horticulture. Environ 300 exploitants se sont lancés dans la culture et l'exportation de fleurs tropicales, et en cultivent 125 ha en 2002. Environ 9 millions de tiges de fleurs tropicales (anthuriums, alpinias, roses de porcelaine, balisiers) sont produites chaque année, et exportées en grande partie. Les touristes achètent des bouquets sur place, conditionnés pour le transport, et éventuellement livrés à l'aéroport, soutenant ainsi la demande locale. Il est possible aussi de commander des fleurs à distance. Certaines plantations, telles que la plantation Beauvallon (autrefois appelée le domaine des Alpinias), se visitent.
Pour en savoir plus :
: Site de la Fédération Régionale des Coopératives Agricole de la Martinique : http://www.coopdemartinique.coop/president.html
: Site de la statistique agricole (ministère de l'agriculture et de la pêche) : http://www.agreste.agriculture.gouv.fr/