La faune

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Sur terre   |    Dans les airs    |    Dans l'eau

 

Les bébêtes en Martinique, certains les redoutent, d'autres viennent exprès pour les voir, mais en tous cas, elles font parler d'elles. Alors oui, il y a des serpents et des mygales en Martinique (mais non, vous n'en verrez certainement pas). Mais il y a aussi dans les airs des oiseaux magnifiques, et sous l'eau des poissons de toutes les couleurs.

 

Sur terre

 

Les vaches, de races et de robes variées, ne ressemblent pas toujours à celles des verts pâturages de métropole. Et si vous leur trouvez une ressemblance avec les vaches d'Inde, ce n'est pas un hasard, la race brahman ayant été introduite en Martinique. Il existe des élevages de bovins, plus ou moins grands en Martinique, mais bon nombre de Martiniquais ont encore une ou parfois plusieurs vaches, qu'ils élèvent pour le plaisir le plus souvent. Vous verrez donc parfois sur le bord des routes ou au cours de vos randonnées une vache isolée, attachée en principe, quand elle n'a pas réussi à casser ses liens, paître tranquillement (enfin, pour les plus sages, car il y a quelques rebelles!). Si vous apercevez sur le bord des routes des Martiniquais couper de l'herbe, pardon, « faire de l'herbe », c'est probablement un propriétaire de vache(s), qui prépare la nourriture de son(ses) animal(aux) après son travail.

 

Les cornes de certaines, un peu intimidantes parfois, leur donnent fière allure.

 

Le plus fidèle compagnon de la vache est le pique-bœuf, ou plus exactement le héron garde-bœufs, ce grand oiseau blanc qui ne manque jamais de squatter le dos des vaches. Si elles le tolèrent, c'est qu'il leur est utile : il les déparasite.

 

Cette vache-là est plus qu'une vache : c'est un zébu, que l'on reconnaît à sa bosse. Plutôt impressionnant lorsqu'il vous regarde fixement passer au cours de vos randonnées. On ne peut alors s'empêcher de vérifier si la chaîne est bien attachée... 

 

Il existe également des élevages d'ovins en Martinique, mais certains particuliers ont un ou plusieurs moutons ou cabris qu'ils élèvent chez eux.

 

Les champions toutes catégories en cabrioles et espièglerie, ce sont les cabris! Dès le lever du jour, on n'entend qu'eux (et les coqs bien sûr). Rien ne les amuse plus que de grimper là où on ne les imagine pas grimper, pour chaparder une feuille de quelque chose, pourvu que ça se mange!

 

N'oublions pas les cochons! Tradition oblige, les particuliers élèvent encore assez souvent un (ou plusieurs) cochon(s). C'est que pour faire le boudin antillais et le colombo, il faut bien de la matière première... Le « cochon-planche » dont parle Patrick Chamoiseau, dans « Antan d'enfance », celui qui est élevé dans le parc à cochons, c'est-à-dire entre quatre planches, pour les fêtes de fin d'année, c'est lui.

 

Dans la catégorie « animaux domestiques », n'oublions pas les poules et surtout les coqs martiniquais, en particulier les coqs de combat, champions du monde du chant désynchronisé, qu'ils pratiquent à toute heure du jour, et surtout de la nuit...

 

 

Nous voici chez les rampants... Le mabouya est un reptile de quelques centimètres, qui ressemble à un lézard. Il sort le soir et s'invite sur les terrasses et sous les vérandas, voire dans les maisons si la porte est ouverte. Parfaitement inoffensif, il est très peureux. La présence d'un mabouya est un signe positif (signe de prospérité) d'après les croyances martiniquaises. Ne le chassez pas!

 

 

L'anoli, le lézard martiniquais, est très courant. Le plus souvent vert, il peut être un peu brun. Les plus coquets ont quelques tâches noires, comme celui-ci. N'en ayez pas peur, et ne les faites pas fuir pas : ils chassent les insectes, et en particulier les moustiques.

 

 

En voie de disparition, l'iguane est rare en Martinique. A part sur l'îlet Chancel, au Robert, vous avez peu de chances d'en voir un. Et encore, il faut bien chercher, car du vert dans du vert, ça passe souvent inaperçu. Quelques iguanes vivent bien ailleurs que sur l'îlet Chancel, mais ils se font très discrets. A peine les entend-t-on le soir. L'iguane est protégé à la Martinique, et malgré son apparence un peu repoussante, il n'est pas du tout dangereux.

 

L'iguane mâle (à gauche) est plus foncé et un peu plus gros que l'iguane femelle (à droite).

 

La voilà celle dont on parle tant : la matoutou falaise, l'avicularia versicolor pour les puristes. Ses couleurs et son duvet soyeux font d'elles l'une des plus belles mygales du monde. Cette mygale arboricole vit dans les arbres, principalement dans le nord, dans la forêt tropicale. Pour avoir une chance de l'apercevoir (ne croyez pas que vous en verrez à tous les coins de rue), regardez sur les arbres dans la forêt. Elle est le plus souvent signalée sur le sentier de randonnée Grand-Rivière-Prêcheur et dans le parc de l'habitation Céron. Elle est grande comme la main et se nourrit d'insectes (blattes), de petits mammifères (souris) et d'anolis. Elle est plutôt pacifique et calme, mais capable de réactions rapides. Sa morsure n'est pas particulièrement dangereuse, mais douloureuse comme une piqûre de guêpe. Evitez donc de lui chatouiller les pattes. A noter : l'espèce est protégée. Ne vous avisez pas de la ramener en souvenir à la maison!

 

Une autre espèce de mygale est assez courante en Martinique : la mygale acanthoscurria antillensis, terricole. Elle creuse des terriers qui peuvent être profonds. Elle vit principalement dans le sud de l'île, mais en fait, on peut la rencontrer un peu partout. Cette photo par exemple a été prise dans le nord, par le téméraire Davy, secondé de Léa (de loin). Ne vous attendez pas non plus à la rencontrer à chaque pas... Elle se nourrit également d'insectes, d'anolis et de petits mammifères (souris). Pas plus dangereuse mais plus agressive que la matoutou falaise, elle peut mordre sans prévenir. A bon entendeur...

Certains vacanciers vraiment chanceux ou malchanceux (c'est comme on veut), comme Sylvie, ont rencontré une autre espèce d'araignée, qui n'en est en fait pas vraiment une paraît-il : ce serait une amblypyge, rare en Martinique, et pas particulièrement agréable d'aspect (enfin, ça dépend des goûts, mais il semble y avoir un certain consensus sur le sujet). Elle ne présente pas non plus de danger, mais franchement, vous avez peu de chances de la rencontrer.

 

Pour ceux qui ne peuvent pas supporter les araignées, sachez que si les mygales sont présentes en Martinique, en 12 séjours, dont pas mal d'heures de balades en pleine forêt tropicale, nous ne les avons nous-mêmes jamais vues. Ces photos nous ont été données. Partez donc tranquilles.

Et estimez-vous heureux de savoir précisément à quoi elles ressemblent. Au début de la colonisation, le père Du Tertre, dans son « Histoire naturelle et morale des Antilles de l'Amérique », les dessinait ainsi (photo ci-contre), et les dénommait « araignées monstrueuses ».

 

 

 

La chenille rasta, ou sphinx du frangipanier, ou encore historis odius orion, que l'on trouve un peu partout, est une gourmande. Elle peut dévorer en très peu de temps toutes les feuilles d'une plante dont il ne restera parfois que les tiges après son passage.

 

 

Le bernard l'ermite est courant à la Martinique. On le trouve à proximité des plages, dans la mangrove, à la campagne parfois. Il naît à l'état de larve dans la mer, et s'adapte pour vivre sur terre. Mais si l'avant de son corps est doté d'une carapace similaire à celle des crabes, la partie arrière est molle. Il doit donc habiter une coquille vide qu'il trouve sur la plage et en changer régulièrement en fonction de sa croissance. Le bernard l'ermite mange un peu de tout et est actif surtout la nuit ou par temps de pluie. Il est assez peureux et se cachera bien souvent s'il perçoit le moindre mouvement près de lui. Il peut chercher à s'accrocher si vous essayer de le prendre mais ne vous fera absolument aucun mal.

 

 

Il arrive que le bébé bernard l'ermite ne trouve pas de coquille vide à habiter. Dans ce cas, il peut choisir pour carapace ce qui lui tombe sous la main : ici un bout de cigarette. Une étonnante petite bestiole que le bernard l'ermite... S'il vous intrigue, vous pouvez aller faire un tour sur ce site qui lui est consacré :
http://www.bernardlermite.com/

Et si comme nous, vous aimez vous poser des questions métaphysiques du genre "Pourquoi le bernard l'ermite s'appelle bernard l'ermite?", la réponse est là : http://www.pourquois.com/2004/05/pourquoi-le-bernard-lhermite-porte-t.html

 

 

Les crabes, en Martinique, sont partout, bien que souvent discrets. C'est qu'ils savent bien qu'ils finissent en matoutou, c'est-à-dire à la casserole, s'ils se font repérer. Il en existe de nombreuses espèces. D'après Francis, l'espèce de celui-ci est « crabe de plage ». Et on n'aime pas contrarier Francis, alors soit... Vous l'avez compris, on le trouve sur les plages... et dans la mangrove.

 

Le tourloulou, petit crabe rouge et noir, fréquente également les plages. D'après Wikipédia, il s'appellerait officiellement gecarcinus lateralis, mais avouez que tourloulou lui va beaucoup mieux comme nom!

Le crabe violoniste ou crabe « cé ma faute » vit dans la mangrove. Sa particularité : il a une pince nettement plus grosse que l'autre, qu'il exhibe fièrement, sauf en cas de danger. Dans ce cas, il fuit à toutes jambes, enfin, à toute(s?) pince(s?).

 

Le cirique est un crabe de rivière. Vous en verrez des quantités si vous faites la randonnée du canal des esclaves. Il prend son air menaçant si vous vous approchez de lui, mais recule immanquablement lorsqu'il vous trouve trop prêt de lui : courageux mais pas téméraire!

 

Ce jeune crabe qui fréquente assidûment les plages est  très peureux et court se réfugier dans son trou dès qu'il sent un mouvement. L'espèce compte cependant quelques spécimens un peu effrontés, qui viendront vous disputer votre serviette... Après tout, la plage est à eux... aussi!

 

C'est avec ces engins que les Martiniquais attrapent les crabes : des ratières (eh ben non, c'est pas pour les rats!) ou pour « créolistiquement » les zatrap crabes.

La tradition veut que l'on se réunisse en famille et que l'on mange du crabe sur la plage à Pâques. C'est pour cette raison que la foire aux crabes se tient au Vauclin le samedi qui précède le week-end de Pâques. Au cours de cette expo-vente, vous apprendrez tout sur les différents crabes de la Martinique.  

 

 

 

Ce sosie du furet est une mangouste. Celle-ci fait partie d'une famille qui a élu domicile sur le parking de la Pelée. C'est la meilleure amie d'Annie, à qui elle a tenu compagnie pendant quelques heures, à moins que ce ne soit le contraire... Si vous la croisez (la mangouste bien sûr), passez-lui son bonjour! La mangouste, originaire d'Inde, a été introduite en Martinique pour lutter contre les rats et le trigonocéphale, le fameux serpent de l'île. La petite peluche s'attaque au fameux serpent (quand elle n'a pas le choix à vrai dire, car si elle peut l'éviter, elle le fait), bien qu'elle ne soit pas immunisée contre son venin. Elle est très habile pour éviter sa morsure, et sort le plus souvent vainqueur du combat, mais meurt souvent des suites de ses blessures. Des combats de mangouste contre serpent sont d'ailleurs organisés au Pitt Cléry (sans commentaire...). Oui mais serpent et mangouste ne vivent pas aux mêmes heures, et ne se rencontrent pas. Alors la mangouste s'est rabattue sur les petits mammifères, mais aussi sur les œufs d'oiseaux. On l'accuse de ce fait d'être à l'origine de la disparition des perroquets. Elle est peureuse et pas du tout agressive si on ne l'embête pas, mais ses quenottes sont plutôt acérées. Evitez donc de la provoquer. Vous le regretteriez.

 

Le manicou, didelphis marsupialis, est un opossum, un petit mammifère faisant penser au rat, mais plus gros, de la famille des marsupiaux. Disons que c'est une sorte de rat-kangourou de la taille d'un chat. La femelle porte ses petits dans sa poche pendant environ deux mois. Brun/noir et blanc/fauve, il peut mesurer de 30 à 40 cm.  Il grimpe aux arbres et mange un peu de tout. Il n'est pas très rapide et se déplace surtout la nuit. Son problème, c'est qu'il se fait facilement écraser sur les routes (c'est d'ailleurs presque exclusivement mort sur les routes qu'on le voit). Il était autrefois consommé en Martinique, mais il répugne plutôt les Martiniquais : c'est qu'il mange la charogne et qu'il sent mauvais.

 

 

Le trigonocéphale ou fer-de-lance est la « bête-longue », le serpent, et en fait le seul animal dangereux de la Martinique. Mais il est craintif, ne sort que la nuit et vit au fond de la forêt tropicale et dans les champs de canne (et encore, plus tellement maintenant). Vous avez donc très peu de chances d'en rencontrer un, même si vous randonnez en forêt, à condition de rester sur les sentiers et de ne pas vous aventurer dans les sous-bois. Nous ne connaissons pas de Martiniquais ayant vu un serpent par hasard dans notre entourage. Votre seule chance d'en voir un, c'est en assistant à un combat de mangouste contre serpent, dans un pitt. Sa morsure est mortelle, mais il existe un sérum efficace s'il est administré rapidement. Il disponible dans les hôpitaux sur place, mais inutile de courir le chercher, il ne vous serait pas délivré. Si à l'époque du père Labat, les morsures étaient monnaie courante, aujourd'hui, elles sont vraiment très rares et concernent plutôt les forestiers et les agriculteurs. Pour vous rassurer tout à fait, sachez qu'en cas de morsure, il faut faire le moins de mouvements possible et appeler les secours pour une prise en charge immédiate. Mais c'est promis, cela ne vous arrivera pas. Le fer-de-lance, encore appelé bothrops lanceaolatus, est de la famille des serpents à sonnettes, les crotales. Il aurait été introduit en Martinique par les Indiens Caraïbes, qui possédaient semble-t-il un antidote contre sa morsure, afin de se débarrasser de leurs ennemis jurés : les Arawaks. Il se nourrit de petits animaux comme les souris, les rats, les anolis, les grenouilles, qu'il avale toujours vivants. Le père Labat vous raconterait que lorsqu'on ouvre le ventre d'une femelle pleine, on trouve des dizaines de serpenteaux. En effet, chaque portée compte plusieurs dizaines de petits serpents (jusque 80), qui ne survivent pas tous (heureusement?). Le fer-de-lance figure comme emblème sur le drapeau de la Martinique. Une prime (très modeste) était offerte aux chasseurs de tête, aux « fiers à bras » qui ramenaient leur trophée (une tête de fer-de-lance) à la mairie. Elle l'est toujours d'ailleurs semble-t-il.

Cliquez ici pour voir une photo de trigonocéphale.

 

Nettement moins agressives, les chauves-souris habitent également la Martinique.
Après avoir lu ce document, vous serez incollables sur les chauves-souris martiniquaises :
http://www.martinique.ecologie.gouv.fr/telecharge/chauves-souris.pdf

 

 

Dans la catégorie insectes, on ne peut pas ne pas nommer le ravet, enfin soyons clairs, la blatte, le cafard quoi, qui atteint une taille assez impressionnante en Martinique. Il passe partout, s'invite dans les maisons quand bon lui semble. Ne l'écrasez pas, ne serait-ce que parce qu'il sent vraiment mauvais une fois écrasé.

 

Le cabrit-bois est un grand insecte qui ressemble à une grosse sauterelle et dont le cri ressemble au bêlement d'un cabri, d'où son nom. Le voir est difficile dans la pénombre, mais nul doute que vous l'entendrez le soir ou la nuit.

Mais ceux qui vous berceront (terme utilisé plutôt par les gens du sud -de la métropole-) ou qui vous casseront les oreilles (expression plutôt nordiste), tout étant affaire d'habitude, ce sont les grillons, les criquets. Leur chant vous accompagnera toute la nuit, de même que celui des grenouilles et crapauds, que l'on trouve à la campagne et que l'on voit souvent écrasés sur les routes.

Parmi les insectes, ceux que Francis s'entête à appeler les « tac-tac » sont un peu magiques : ce sont des insectes volants proches des grosses mouches, de la taille d'un hanneton, qui s'éclairent comme des lumières la nuit : des lucioles quoi. Ils font un bruit proche du « tac-tac » quand on les attrape, d'où leur surnom. Le père Du Tertre les appelait les « mouches lumineuses ». Pas plus original que « tac-tac »...

 

Les mille-pattes font aussi partie de la faune martiniquaise, qui compte une autre espèce assez proche : les bêtes z'oreilles. Ces insectes ressemblent au mille-pattes mais font aussi penser au ver de terre. Leur nom viendrait du fait qu'ils auraient tendance à entrer dans les oreilles si elles se trouvent à portée (si on dort par terre par exemple), mais peut-être faut-il voir là plutôt une sorte de légende?

 

 

 

 

Les termites grignotent tout autant en Martinique qu'en métropole tout ce qui leur tombe entre les pattes.

Au cours de vos balades, vous rencontrerez peut-être aussi des libellules. Il en existe plusieurs espèces.

 

Des papillons, vous en verrez partout sur l'île, mais au jardin des papillons, vous découvrirez quantité d'espèces, et apprendrez tous les secrets des papillons, dans un cadre très plaisant.

 

Dans les airs

 

Si vous lisez les récits des pères Labat ou Du Tertre, ne déclarez pas fous ces braves hommes lorsqu'ils s'émerveillent devant les perroquets ou les aras aux couleurs chatoyantes. Ces animaux existaient bel et bien en Martinique au début de la colonisation. L'introduction de dame mangouste, notamment, a provoqué leur disparition.

 

Mais il existe encore en Martinique bien d'autres espèces d'oiseaux.

 

 

Le roi d'entre eux est incontestablement le colibri, l'un des emblèmes de l'île, même s'il se fait parfois voler la vedette par d'autres espèces (ici, le sucrier, au ventre jaune). Il en existe plusieurs espèces en Martinique. Les colibris, très petits, font battre leurs ailes à une vitesse impressionnante, ce qui leur permet de voler « en stationnaire » et ainsi de butiner sans avoir besoin de se poser.

Le père Labat parle du colibri en ces termes : « Lorsqu'il est plumé, il n'est guère plus gros qu'une noisette ; je parle du mâle car la femelle est encore plus petite. Il ne paraît quelque chose que quand il est couvert de plumes. [...] Ses ailes sont dans un mouvement si vif, si prompt et si continuel qu'on a peine à les discerner. Il ne s'arrête presque jamais dans un même endroit, il est toujours en mouvement ; il ne fait autre chose que d'aller de fleur en fleur, où ordinairement, sans poser le pied et voltigeant sans cesse autour, il y passe la langue et en recueille la rosée. [...] Leurs nids ne sont pas moins dignes d'admiration. Ils sont suspendus en l'air à quelque petite branche, ou même dans les maisons, ou autres lieux qui les mettent à couvert du vent, de la pluie et du soleil. Ils sont environ de la grosseur de la moitié d'un petit œuf de poule, composés de petits brins de bois entrelacés comme un panier, garnis de coton et de mousse, d'une propreté et d'une délicatesse merveilleuses. »
Nous vous passons le couplet sur la façon d'attraper et de sécher les colibris, et donnons raison au père Labat sur tout, y compris sur les nids des colibris (photo ci-contre), en regrettant toutefois la comparaison avec la noisette.

 

   

Celui-là, vous le verrez partout : le « moineau » martiniquais, le gros bec.

 

Monsieur et madame merle ne portent pas la même robe : claire pour madame et foncée (noire) pour monsieur. Ceux-ci savent se faire entendre. Et rien ne leur échappe : ils repèrent le moindre morceau de pain égaré!

 

Voici le rouge-gorge martiniquais, un peu plus foncé que celui de la métropole. Comme son nom l'indique, on le reconnaît à sa gorge rouge, mais ce n'est pas très net sur cette photo.

Le sucrier a quant à lui le ventre jaune, qui lui vaut l'appellation « falle jaune ».

 

On peut confondre le didine Dendroica petechia avec le sucrier de loin. Pourtant, il est bien différent : il est plus jaune et sa tête est de couleur orangée.

 

Vous verrez assez souvent aussi la tourterelle queue carrée, qui aime venir chiner les restes de repas sur les plages.

Ce héron vert fréquente le parc de l'habitation Céron.

La sterne (photo ci-dessus), la frégate, qui aime voler les poissons des autres, le pélican, l'aigrette neigeuse, que l'on peut parfois confondre avec le héron garde-bœuf et qu'on rencontre souvent à l'étang des Salines, sont quelques unes des autres espèces d'oiseaux que vous rencontrerez ici et là sur l'île.

 

Le siffleur des montagnes, que vous entendrez plus que vous ne le verrez, est reconnaissable entre mille à son chant, composé de trois notes brèves. On le rencontre par exemple à la Pelée, son royaume.

 

Certaines de ces espèces d'oiseaux sont présentes partout. Certains petits effrontés viendront même vous rendre visite sur votre terrasse. D'autres espèces  sont plus discrètes. Les réserves naturelles (la Pelée et la Caravelle notamment) sont des lieux privilégiés d'observation. Mais à Sainte-Anne, plusieurs îlets, sur lesquels il est d'ailleurs interdit de débarquer, constituent une réserve ornithologique. On peut les approcher en kayak par exemple. C'est l'un des endroits en Martinique où vous pourrez le plus facilement observer les oiseaux. Ne manquez pas non plus de visiter l'étang des Salines, juste derrière la fameuse plage des Salines. Un ponton d'observation y a été aménagé, avec des panneaux explicatifs très bien faits et accessibles même aux plus jeunes.

 

Dans l'eau

 

Sous les eaux martiniquaises se cachent des trésors. De nombreuses structures pourront vous emmener plonger en toute sécurité. Mais avec seulement un masque et un tuba, à quelques mètres de la plage, même aux endroits où l'on a pied, vous assisterez déjà à de magnifiques spectacles.

Toutes sortes de poissons de toutes les couleurs vivent dans les eaux chaudes environnant l'île : poisson rouge, poisson chirurgien, sergent major, poisson coffre, poisson ange, demoiselle, poisson perroquet, juif gros yeux, diodon, poisson trompette, poisson scorpion (attention!), poisson volant, espadon, murène, congre... La direction de l'environnement de la Martinique ne recense pas moins de 300 espèces de poissons, dont 22 d'eau douce.
Mais il faut compter aussi avec coraux, les oursins (regardez d'ailleurs où vous mettez les pieds!), les étoiles de mer, que vous apercevrez au fond de l'eau au Robert depuis votre kayak, les hippocampes (on en voit parfois à l'anse Noire), les coquillages et en particulier les lambis, les langoustes. Cependant, faites attention, de nombreuses espèces sont protégées. Vous risquez des ennuis si vous ramenez comme souvenir une coquille de lambi sans autorisation par exemple.

Il y a plus gros. Ils fréquentent les eaux de la région, mais rassurez-vous : vous, simple baigneur, avez très peu de chances de tomber nez à nez avec un requin. Côté mer des Caraïbes, vous pourrez en revanche partir à la rencontre des dauphins, qui seront certainement au rendez-vous. Il n'est pas non plus impossible de voir des baleines ou des cachalots. Dame tortue vient parfois saluer les Martiniquais, à l'anse Noire aux Anses d'Arlet par exemple. Certaines espèces viennent même pondre sur les plages de Martinique.

 

Le lamentin, en revanche, vous n'avez aucune chance de le rencontrer, puisque l'espèce a disparu. Cette sorte de veau marin a commencé à se faire rare au moment où les côtes de la Martinique se sont peuplées. A cette époque, on en faisait en effet une grande consommation. Il était très prisé pour sa chair dont le père Labat vous dirait qu'elle ressemble fort à celle au veau. L'animal a donné son nom à la ville du Lamentin.

Vous trouverez sur ce site de magnifiques photos de plongée à la Martinique : http:// www.amvdd.fr

Cette page vous permettra d'identifier également quelques spécimens : http://www.choubouloute.fr/Faune-aquatique.html

 

Avant de laisser les bébêtes retourner à leur paisible vie, mentionnons le z'habitant, l'écrevisse qui fréquente les rivières de l'île (de moins en moins, car elle trop pêchée). C'est le ouassou guadeloupéen. Les z'habitants sont la spécialité culinaire de Grand-Rivière.

 

Pour en savoir plus, consultez la bibliographie, ainsi que ce site : http://www.martinique.ecologie.gouv.fr/pages_faune.html

 

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